Robot & Frank (2012)

Ma note : 6,5/10

Robot & Frank, premier long-métrage de Jake Shreier, est une petite comédie sympathique et touchante qui a l’avantage de se démarquer par l’originalité des thèmes abordés.

Frank est un ancien cambrioleur, retraité atrabilaire et kleptomane, qui s’ennuie ferme et passe le plus clair de son temps à dévaliser les boutiques de souvenirs. Ses enfants, inquiets de ses pertes de mémoire, lui achètent un robot humanoïde supérieurement intelligent, programmé pour veiller sur lui et améliorer sa santé mentale. Ce n’est pas du goût de Frank de se faire materner par un tas de ferraille… Mais lorsque la librairie du coin est menacée de disparaître, il entrevoit l’occasion de la sauver en complotant, avec l’aide du Robot, ce qui pourrait bien être son tout dernier casse…

Robot & Frank, c’est ce petit film qui à l’origine sort dans seulement 2 salles de cinéma à New York et fait en parallèle son petit bout de chemin, de Sundance à l’ouverture de Deauville, le tout sans réellement se faire remarquer. Pourtant, sans être le chef-d’oeuvre de l’année sur nos écrans, il mérite bien plus de visibilité que beaucoup de comédies sans charme que nous nous farcissons régulièrement en France.

Une comédie certes, mais qui aborde ce sujet sensible qu’est la maladie d’Alzheimer. Avec humour et délicatesse, le film nous fait comprendre (ou réaliser à nouveau) quelles conséquences cette maladie peut avoir sur une famille au quotidien… et sur le long terme.

 Robot & Frank (2012)

Une réflexion également sur la notion de responsabilité en cas d’action répréhensible (ici disons, le vol) lorsque l’on a pas ou plus conscience de ce que l’on fait. Frank et son Alzheimer d’une part, le petit robot “conscience” de l’autre…  D’autre part, si comme le dit Robot (et Descartes) “Je pense donc je suis”, cela signifie-t-il qu’il n’existe pas malgré sa réflexion poussée et sa capacité à entretenir une conversation avec un être humain ? Qu’en est-il de Frank lors de ses moments d’absence ? Qu’en est-il d’un être humain au coma ? Le film aurait pu pousser la réflexion un peu plus loin mais se cantonne à une comédie légère, ce que je regrette un peu.

C’est aussi l’occasion de revoir sur grand écran une Liv Tyler qui semble avoir fait les mauvais choix pour sa carrière d’actrice depuis Le Seigneur des Anneaux, et qui semblait avoir disparu de la circulation depuis son rôle dans un gros navet L’incroyable Hulk en 2008. Pourtant, depuis, elle s’est vu accorder plusieurs rôles… mais tous sortis directe:ent en DVD en France, comme Super. Etant donné le niveau d’agacement personnel provoqué par son personnage geignard dans Robot & Frank, je ne suis pas sûre que ce phénomène s’enraye. Sa voix est-elle toujours aussi désagréable lorsqu’elle n’incarne pas la grâce faite Elfe ou était-ce dans un but caricatural ? Dans tous les cas, ça fonctionne : la fille de Frank est tellement insupportable qu’elle en gâche un petit peu le film… Quand à James Marsden, loin d’être insupportable (pour les yeux tout du moins), il reste très superficiel et l’on regrette que son personnage ne soit pas plus travaillé.

 Robot & Frank (2012)

De son côté, Susan Sarandon est l’atout “charme & nostalgie” de l’expérience. Qu’elle est belle ! Une actrice qui contribue à la dimension touchante de Robot & Frank, secondée par cette vieille crapule de Frank Langella. Gentleman cambrioleur, tantôt père indigne, tantôt sensible, il nous embarque dans ses pérégrinations aux côtés d’un petit robot qu’on aura plaisir à anthropomorphiser.

Je partage parce que je suis trop 2.0 t'as vu :
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