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Filmosaure | August 11, 2020

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Star Trek (2009)

Gibet

Review Overview

Note
5

Comestible

Sortie (France) : 6 mai 2009

Star Trek Into Darkness, sorti le 2 mai dernier, semble provoquer une déception quasi-unanime. C’est que le premier opus, déjà réalisé par J. J. Abrams, avait au contraire engendré une vague d’enthousiasme et, par ce biais, créé des attentes considérables pour la suite. Mais y’avait-il vraiment matière à s’extasier dans ce Star Trek 2009 ?

Il est une chose particulièrement fatigante quand on veut parler de Star Trek, et notre chère Filmosaure est la première à en souffrir : il faut montrer patte blanche avant que d’émettre un avis. Sans cela, le trekkie vous range parmi les illégitimes néophytes qui n’ont pas leur mot à dire. Pour peu que vous formuliez une opinion légèrement différente à celle du trekkie en face de vous, il vous sera bientôt lancé à la figure l’inévitable question : « Nan mais t’as vu la série originale ? » Malheureusement, si notre chère Filmosaure a la chance de pouvoir répondre par la positive, ma culture trekkienne se limite aux films des années 90 et aux innombrables références passées dans l’imaginaire collectif (ah les apparitions récurrentes de Léonard Nimoy dans Les Simpson !). Voilà : chers trekkies, je vous montre ma patte et elle est noire. Mais qu’importe : vous n’avez pas vu tous les classiques du muet et pourtant personne ne vous dit que vous n’avez pas le droit de parler de cinéma.

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Ce Star Trek est un film aimable. Il est rythmé, léger, divertissant. On peut difficilement s’en agacer. En outre, affaire toujours épineuse quand il s’agit d’ajouter une pierre dans un univers aussi bien établi, Abrams trouve un joli compromis entre la satisfaction du fan et celle du nouveau venu, entre le respect de l’univers originel et la recréation de cet univers. En ce sens, recourir aux voyages temporels pour réécrire l’histoire et redistribuer les cartes est une astuce parfaite. Et ce serait merveilleux si la réécriture proposée n’était pas aussi fade.

Le scénario, au-delà de la ruse citée plus haut et d’un sens du clin d’œil globablement fluide, est pataud et nous offre des personnages d’une pauvreté assez exemplaire. La psychologie de Spock, par exemple, est ridicule. Son dilemme intérieur est toujours traité de manière binaire et mécanique (50% humain = 50% émotif / 50% vulcain = 50% stoïque : que choisir ?), comme si les scénaristes avaient lu le manuel du bon petit scénariste avant d’attaquer l’écriture et qu’ils avaient respecté dans l’ordre toutes les étapes du chapitre « L’Évolution du Protagoniste ». Que penser de ce moment où Spock explose de rage alors qu’il sait pertinemment que Kirk le provoque pour qu’il explose de rage ? Ça n’est pas humain ça, c’est simplement idiot. Autrement dit, les scénaristes préfèrent sacrifier la cohérence de Spock à la bonne cadence du récit : difficile avec un tel parti-pris de se préoccuper des pantins qui servent de personnages et, par extension, aux péripéties qu’ils traversent. C’est d’autant plus embarrassant que les tentatives pour désamorcer le premier degré du film sont pour la plupart inefficaces… Pauvre Simon Pegg qui doit assurer le décalage cool de rigueur avec deux ou trois mauvais gags !

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Ce n’est d’ailleurs pas le seul bon élément à livrer une partition peu inspirée. À la musique, Michael Giaccino, dont on avait pu apprécier les compositions dans la série Lost, cachetonne. Quant au reste de l’équipe, sa fadeur ne surprend pas. On ne pouvait pas s’attendre à mieux en sachant qu’Abrams a décidé de s’entourer du pire de la télévision américaine pour concocter son casting… Après sa non-performance dans Heroes, je pensais sincèrement que plus jamais personne n’embaucherait Zachary Quinto qui, ici, ne se contente pas d’être mauvais acteur mais s’avère de surcroît être particulièrement désagréable à regarder. L’apparition d’un Nimoy au top de son charisme dans le même rôle vient finir de plomber son absence de jeu. On ne sait pas pourquoi Abrams est allé chercher Quinto, pas plus que les John Cho, Jennifer Morrisson et autres Karl Urban. On supposera que c’est une affaire de prix.

La mise en scène d’Abrams, pour couronner, n’est pas si brillante qu’on a pu le dire. Quelques plans par ci par là, lors des scènes d’action, effectivement, ébouriffent, mais ils sont noyés dans un découpage général sans personnalité ni souffle. Lors des scènes de dialogue, c’est pire : Abrams s’ennuie et s’arme d’une caméra tremblotante et de cuts nerveux pour capter des têtes à têtes posés. À quoi bon ?

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Le visionnage de ce Star Trek est certainement indispensable pour les trekkies ; pour les autres, il y aura la garantie de passer un moment ni vraiment désagréable ni vraiment agréable – à vous de juger si l’opus vaut le détour.

Synopsis

Ce Star Trek nous raconte la première aventure commune de James Kirk, téméraire humain qui vit dans l’ombre de son père héroïque, et de Spock, mi-homme mi-vulcain sans cesse tiraillé entre son émotivité incontrôlable et sa rigueur nécessaire.

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