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Filmosaure | November 13, 2017

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Love (2015)

Stéphanie Valibouse

Review Overview

Note
4

Fadasse

Sortie (France) : 15 juillet 2015

Love projette les souvenirs d’un homme nostalgique de son amour perdu. Un point de vue unilatéral masculin, confondant sentiments et sexualité, et inutilement graphique.

Scène d’ouverture : un couple nu se caresse mutuellement, les sexes visibles, sans étreinte ni émotion. Tout en tripotant sa copine n’importe comment – on doute qu’elle ressente grand-chose ainsi – l’homme atteint l’orgasme, seul donc, à grands renforts éjaculatoires en 3D. Le ton est donné.

Le cinéma de Gaspar Noé est lourd – même dans ses hommages à la profession, par le métier de son antihéros, par l’évocation non subtile de 2001, et via les bandes originales d’Assaut et Cannibal Holocaust. Il tenait pourtant un concept intéressant et de belles idées qui transparaissent régulièrement dans Love : “filmer la dimension organique de l’état amoureux”. La situation démoralisante dans laquelle se trouve Murphy lorsqu’il se remémore ses souvenirs leur confère une chaleur nostalgique, triste, qui s’infiltre en nous comme une pluie glacée. On pourrait s’identifier à lui si le personnage n’était pas une ordure, s’auto-apitoyant sur un amour révolu alors qu’il en est grandement responsable par son comportement libertin.

love gaspar noé murphy

Un des problèmes principaux de Love réside en son traitement de la relation d’un point de vue unique, comme un film pornographique bête et typique adressé à l’homme blanc hérétosexuel. Dans la tête de Murphy, les femmes sont des créatures déraisonnables qui le martyrisent dès qu’elles embrassent leur propre sexualité, faisant de lui une victime – même lorsqu’il trompe sa compagne ou se trouve à l’origine d’une situation.

L’amour se confond avec le désir, car visiblement il aimait le sexe avec Electra, mais on ne sait pas grand-chose d’autre sur leur relation. Le fantasme d’une relation idéale par Gaspar Noé consiste en des plans à trois avec deux filles dont une mineure et de nombreux close-up inutiles sur des pénis dressés ou éjaculant. Les orgasmes féminins n’existent pas : on n’en verra ou entendra pas un seul pendant le film.

love gaspar noé plan à trois

L’autre problème est de taille : les acteurs ne savent pas jouer. Les scènes de dispute, en particulier, provoquent un malaise proportionnel à l’artificialité du jeu. De l’hystérie des cris d’Elektra à ces inexplicables, interminables plans sur une lampe clignotant à l’écran, sans compter certains passages musicaux à la guitare agressive, Love a de quoi donner la migraine. Le montage chaotique et les clignements d’oeil de Murphy créant des coupures noires désagréables en plein milieu de nombreuses séquences achèvent de nous fatiguer. Et si ce n’était pas suffisant, le réalisateur s’amuse à s’auto-citer dans le film, comme une grosse blague bien grasse adressée à son spectateur.

Gaspar Noé tient une belle idée mais pèche avec ses défauts habituels. Projet ambitieux, Love devient une sorte de porno soft ennuyeux et gonflé d’amour-propre avant tout.

Synopsis

Au cours d’une longue journée pluvieuse, Murphy va se retrouver seul dans son appartement à se remémorer sa plus grande histoire d’amour, deux ans avec Electra. Une passion contenant toutes sortes de promesses, de jeux, d’excès et d’erreurs…

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