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Filmosaure | April 13, 2015

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Nosferatu le vampire (1922)

Gibet
  • On December 11, 2013

Review Overview

Note
8

Savoureux

Ressortie : 11 décembre 2013

Tout souillés que vous êtes par les Twilight, True Blood, Vampire Diaries et autres draculeries de bas étage, vous cherchez quelque chose pour vous rincer les yeux ; ça tombe bien : le Nosferatu de Murnau ressort aujourd’hui en salles dans une version restaurée.

Vous le savez peut-être déjà mais…

Nosferatu est un incontournable classique de ce bon vieux septième art, classique qui ne prend tout son sens qu’à partir du moment où on le voit à la lumière 1) des codes du cinéma expressionniste allemand, 2) de l’œuvre individuelle du cinéaste Murnau.

Nosferatu est considéré comme l’un des sommets du cinéma expressionniste allemand, au même titre que Le Cabinet du Docteur Caligari de Robert Wiene (1920) ou Le Golem de Paul Wegener (1920 également), et en effet le film réutilise tous les motifs du mouvement – travail sur la nature et le corps, intérieurs biscornus, rues chaotiques, escaliers symboliques… Mais ce film est aussi le lieu du dépassement de tous ces motifs, Murnau se les appropriant pour former son style propre. Exemple simple : l’expressionnisme cultive un goût prononcé pour l’artificialité, qui serait le seul moyen de refléter l’intériorité. On estime de fait que la nature doit être reconstituée de A à Z en studio, et, de préférence, de manière irréaliste ; Murnau au contraire sort la caméra et va filmer en extérieur. Ainsi, dans Nosferatu – l’effet est d’ailleurs saisissant – ce sont de véritables forêts qu’on traverse, et d’authentiques bêtes sauvages que l’on côtoie. Le résultat, dans l’absolu, est le même, mais le moyen est inédit.

En ce sens, Nosferatu est moins un film expressionniste qu’un film d’héritage expressionniste dans lequel les codes sont digérés – et, à vrai dire, sublimés.

image 2 - nosferatu friedrich wilhelm murnau 1922

Ça, par contre, vous ne le savez pas…

Tous les efforts de Murnau – son abandon des studios, donc, mais aussi son incroyable rigueur visuelle, manifestée par de sublimes jeux d’ombres et lumières ainsi que par des plans parfaitement rythmés – engendrent effectivement une certaine fraîcheur par rapport à l’esthétique en vigueur. Si l’on compare au Cabinet du Docteur Caligari cité plus haut, on remarque vite que ce dernier, en dépit de la proposition visuelle radicale, est sans ampleur thématique ou narrative. C’est chez Nosferatu qu’on sent le souffle couplé de l’amour et de la mort. Chez Caligari, on n’est jamais emporté, on ne fait que noter la qualité des décors, tout en restant absolument extérieur au récit, qui se révèle être sans enjeu (d’autant plus que sa chute annihile tout rétrospectivement).

Le compromis entre l’artifice et le naturel fonctionne plein pot quand il est question du monstre. Murnau conserve la silhouette expressionniste mais propose un maquillage crédible. On comprend tout à fait, a fortiori quand on voit le film dans une copie de qualité, pourquoi les naïfs ont cru repérer en Max Shreck un authentique vampire : on a parfois encore aujourd’hui quelques doutes, tant le visuel est réussi. Qu’on aime ou pas le film, le fait est que la créature éponyme est inoubliable.

image 3 - nosferatu friedrich wilhelm murnau 1922

Je vous conseille chaleureusement d’aller éprouver la froideur de Nosferatu. je ne dis pas que vous y serez irrémédiablement sensibles – je suis moi-même assez hermétique au ton systématiquement solennel et inexorable de Murnau dans ce film (peut-être en fait le serez-vous moins que moi) – mais je dis que dans tous les cas vous aurez passé 1h30 en la compagnie d’un grand cinéaste et d’un film important,

Synopsis

Nosferatu est une adaptation cryptée – en raison de problématiques de droits – du Dracula de Bram Stoker. Le récit commence lorsque Hutter, agent immobilier, doit laisser sa femme Ellen seule pour faire affaire avec un mystérieux étranger nommé Comte Orlok.

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