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Filmosaure | September 4, 2014

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Hippocrate (2014)

Stéphanie Valibouse

Review Overview

Note
8

Savoureux

Sortie (France) : 3 septembre 2014

Drôle et émouvant, Hippocrate capture avec un réalisme saisissant le quotidien des internes en médecine dans un hôpital de la banlieue parisienne.

Le serment d’Hippocrate représente à la fois un engagement déontologique et un rite de passage pour les futurs médecins. Thomas Lilti explore ces deux dimensions en les imprégnant de son expérience personnelle : médecin généraliste, il a lui-même exercé à l’Hôpital Cochin, lieu de tournage de son troisième long-métrage qu’il dédie à cette expérience.

hippocrate thomas lilti vincent lacoste

Hippocrate est donc un film en partie autobiographique, saupoudré d’anecdotes touchantes ou savoureuses. Accompagnant Benjamin dès son premier jour de stage dans le service de son père, on assiste donc immédiatement à un comique de situation probablement issu de l’expérience du réalisateur, de la blouse trop large « avec des tâches propres » qu’on lui remet à la laverie, à la consultation banale avec un patient engloutissant quarante bières par jour sur son lieu de travail. Dans la salle de garde très reconnaissable et tapissée de dessins cochons de l’hôpital Cochin, l’économe impose sa loi, les fêtes alcoolisées font rage et les traditions de l’internat de médecine ont encore de beaux jours devant eux.

Mais le ton se fait peu à peu moins léger et de vrais sujets infusent peu à peu le récit, et le rite de passage implique aussi de faire face à l’erreur de diagnostic, à son premier décès de patient, ou à la difficulté de prendre une décision face à un dilemme éthique divisant la profession – et les collègues. Lilti aborde avec délicatesse et un militantisme affiché le problème de l’acharnement thérapeutique et de l’accompagnement des personnes en fin de vie. Le serment de l’Ordre français des médecins de 1996 énonce : « Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de promouvoir la santé dans tous ses éléments, physiques et mentaux, individuels et sociaux. » mais également « Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté ». Or, malheureusement, ces deux notions se trouve parfois à l’opposé l’une de l’autre, notamment lorsqu’une personne âgée souffre et souhaite terminer son existence dans la dignité.

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Par l’intermédiaire d’Abdel, médecin algérien Faisant Fonction d’Interne dans le même service que Benjamin, le cinéaste explore les limites du serment d’Hippocrate, auxquelles les médecins font face tous les jours. Il s’attarde également sur la condition de ces médecins étrangers reconnus dans leur pays qui se retrouvent au rang de stagiaires en France, et écopent des pires gardes dans les batailles pour ne pas se coltiner les gardes de nuits ou de jours fériés. Il dénonce enfin les conditions dans lesquelles les médecins exercent parfois en hôpital, avec du matériel défectueux ou manquant, et devant en payer les conséquences eux-mêmes, parfois au prix d’un conseil de discipline car un examen n’aura pas été mené.

Hippocrate est donc la première excellente surprise de cette rentrée, à laquelle on pardonne ses légers défauts, et qui nous plonge avec bienveillance dans l’univers de l’internat de médecine, sans idéaliser ni diaboliser ses pairs. Une œuvre pleine d’autodérision et surtout très humaine qui nous entraîne, songeurs, dans une véritable réflexion sur le soin apporté à l’autre.

Synopsis

Benjamin va devenir un grand médecin, il en est certain. Mais pour son premier stage d’interne dans le service de son père, rien ne se passe comme prévu. La pratique se révèle plus rude que la théorie. La responsabilité est écrasante, son père est aux abonnés absents et son co-interne, Abdel, est un médecin étranger plus expérimenté que lui. Benjamin va se confronter brutalement à ses limites, à ses peurs, celles de ses patients, des familles, des médecins, et du personnel. Son initiation commence.

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