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Filmosaure | October 8, 2017

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6 Comments

Pacific Rim (2013)

Betty Elms
  • On July 13, 2013
  • http://cinemabook.wordpress.com/

Review Overview

Note
10

Festin oculaire

Sortie (France) : 17 juillet 2013

Guillermo del Toro s’attaque au blockbuster. Il livre avec Pacific Rim un Jaegers vs. Kaiju dantesque, beau et terrifiant à la fois pour ré-inventer un genre dans le genre. Une démonstration et une leçon d’art, tout simplement et en toute décontraction.

S’il existe un cinéaste amoureux des monstres en tout genre, il s’agit bien de Guillermo del Toro. Cette imagerie, imprégnée de son histoire personnelle, forge l’univers particulier qui lui est associé. Il crée et développe autour de sa filmographie un monde de mythologies, mêlant la spiritualité à l’épouvante. La vision d’un artiste s’exprimant à travers le cinéma perce à travers ses films, peu importe le sujet, peu importe le propos. Del Toro nous émerveille parce qu’il nous montre ce qu’il aime, et qu’il le fait avec passion et un enthousiasme enfantin débordant. Depuis ses débuts, le réalisateur imprègne ses œuvres de thématiques associées au deuil, à la religion, à la violence, au suspense et… aux monstres.

pacific rim guillermo del toro

Ses obsessions demeurent ici légèrement en retrait pour laisser place aux codes du blockbuster. En effet, et sans aucune équivoque, Pacific Rim est un film à très gros budget, faisant usage d’effets spéciaux impressionnants et ayant pour but de plaire au plus grand nombre – mais sans dénaturer le talent de son créateur. Par conséquent, le scénario se révèle assez simple, et l’attention du public sera focalisée sur le divertissement. Et quel divertissement ! A cet exercice, certains habitués y sont allé de leur version. La surenchère est lancée : c’est à qui offre les explosions les plus impressionnantes et détruit le plus de surface. Quelle interprétation del Toro pouvait-il en faire ? Le spectateur cynique, friand de recul cérébral, risque de passer à côté d’une des plus belles expériences cinématographiques que l’on pouvait offrir à nos âmes d’enfants. A l’échelle du film d’action, Pacific Rim se situe au sommet.

Le film débute par ces mots: « Quand j’étais gamin, et que je me sentais seul ou tout petit, je regardais les étoiles en me demandant si elles pouvaient être habitées. Eh bien, il se trouve que je regardais dans la mauvaise direction ». Ainsi sont  introduites les créatures monstrueuses venues du fond des océans pour exterminer l’humanité.

 

PACIFIC RIM

 

Les Kaiju, créatures aux personnalités et formes variées, évoquent vaguement lézards, crustacés ou même insectes, lesquels habitent nombre des films du réalisateur. Ces bestioles nous immergent dans un imaginaire nippon :  Guillermo del Toro tire son inspiration des kaiju eiga, littéralement “films de monstres” en japonais (Godzilla, Gamera, etc.), et mêle cet hommage enfantin à l’univers des blockbusters américains, créant une créature cinématographique hybride, née des deux mondes, trouvant tout son sens dans l’intitulé “Pacific Rim“, à mi-chemin entre les deux cultures.

Le pendant des Kaiju, les Jaeger, sont des structures robotiques hautes comme des immeuble de 20 étages pilotées par l’élite, trouvant également leur inspiration au creux de la mythologie japonaise, faisant écho à bien des « mechas » qui ont jalonné les dernières décennies de mangas. Ces êtres mécaniques offrent toujours une dimension supplémentaire et une histoire ancrée dans les questionnements de l’homme. Ils représentent une conscience supérieure, telle une projection de ce que les humains souhaiteraient devenir, pour atteindre la hauteur des dieux, ou combattre la colère du divin. Et paradoxalement, c’est au travers de combats étourdissants que Pacific Rim nous rappelle la valeur de l’intimité émotionnelle avec un autre être : ici, par la nécessité de créer une connexion mentale indispensable à l’obtention d’une victoire. Comme si, pour toucher le divin, il fallait avant tout se tourner vers son prochain. Parmi les humains du film, tous empreints d’une certaine forme d’infaillibilité, l’on découvre un personnage féminin vibrant et tout en finesse, rarement mis en scène dans un film à gros budget.

 

pacific rim jaegers

 

Dans la démonstration de Del Toro, il n’y a aucune surenchère du genre : il met en oeuvre les moyens nécessaires pour engendrer le film que l’on attend de lui, mais avec son style, sa patte, son amour des monstres, son traitement du sujet, son humour et son savoir-faire. Il dessine les Kaiju et les illumine d’une aura apocalyptique alliant comme jamais beauté et terreur. Ce sentiment est d’ailleurs fort étrange : l’on s’extasie, une émotion surgit… deviendrait-on fou ? Non, mais le spectacle qui nous est offert est si beau que nous en sommes touchés ; la magie opère et le cinéma nous offre encore un cadeau inestimable. Il est de ces œuvres qui nous encouragent à sombrer dans nos rêves et voir, revoir ces images qui nous emmènent vers un monde chimérique. Pacific Rim est un film fantastique d’une beauté émouvante qui a encore quelques richesses à faire découvrir au fil des visionnages, et qui confère au genre une nouvelle dimension, jamais vue auparavant.

Synopsis

Les «Kaiju» (monstres en japonais), ont déclenché une guerre contre l’homme. Seul moyen de les combattre, une nouvelle arme mise au point: les «Jaegers», de gigantesques robots, pilotés simultanément par deux personnes, communiquant par télépathie, mais depuis quelques années, les Kaiju semblent prendre le dessus, ils évoluent et l’humanité est maintenant en danger d’extinction. Mais deux héros hors normes vont s’associer pour manœuvrer un Jaeger et représentent la dernière chance des hommes.

Comments

  1. Vraiment je suis scié au niveau des effets spéciaux et séquences d’action, mais j’ai du mal à comprendre qu’on puisse mettre de côté tous les défauts scénaristiques – car ce n’est pas la simplicité que je lui reproche, au contraire (voir sur mon article : http://www.silence-action.com/2013/07/critique-pacific-rim-guillermo-del-toro/ ).
    Je suis quasiment certain que dans dix ans, “Pacific Rim” ne suscitera plus les même passions. Pour moi on passe à côté du divertissement ultime de l’été 2013 !

    • Hello, je le précise d’entrée, c’est un blockbuster. Mon postulat de base est que le scénario est simple (pour rester polie), cela fait partie des codes. Par conséquent taper sur le scénario d’un blockbuster, est pour moi absurde. Je précise, que je déteste les blockbuster en général, et surtout les mauvais scénarios. Je dis, qu’ici on se place différemment, Guillermo montre quelque chose de différend, il prends un truc et en fait autre chose, c’est cela que je juge, son talent, son art, ce qu’il apporte au cinéma.

  2. Le scénario n’est pas si défaillant pour moi, la faiblesse vient sans doute davantage du personnage principal, interprété par un acteur très moyen et peu charismatique.
    En-dehors des emprunts évidents à de nombreux blockbusters comme Independence Day,ici l’histoire permet une progression intelligente de l’action et de s’immerger totalement dans cet univers particulier. C’est donc réussi.

    Man of steel, lui, était bien plus handicapé par un scénario indigent, une construction très maladroite et balourde (avec de trop nombreux flash-backs) et ces éléments ont été assez peu soulignés.

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